La crise sanitaire du COVID19 nous permet un temps réflexion pour construire le monde d’après

« Nous sommes en guerre » selon les mots du Président. Depuis, nous assistons au combat de nos « héros du quotidien » contre les ravages de ce virus tueur ; la plupart d’entre nous sommes confinés avec la peur d’être contaminés, les entreprises tournent au ralenti et se questionnent pour leur avenir. Mais partout, comme souvent dans de tels moments, « l’innovation solidaire » surgit : la « Résistance » s’organise.

Je me suis alors souvenu du Programme d’action de la Résistance qui porte aussi le nom « Les jours heureux », adopté par le Conseil National de la Résistance (CNR) le 15 mars 1944.

Ce fascicule de sept pages, édité par Libération-Sud avait été tiré à l’époque à 100 exemplaires. Sept pages seulement construites en deux parties :

  • un « Plan d’action immédiate » ;
  • des « Mesures à appliquer dès la libération du territoire »

L’introduction de ce programme est la suivante : « Cette mission de combat ne doit pas prendre fin à la Libération. Ce n’est, en effet, qu’en regroupant toutes ses forces autour des aspirations quasi unanimes de la nation, que la France retrouvera son équilibre normal et social et redonnera au monde l’image de sa grandeur et la preuve de son unité. »

 

La crise sanitaire du COVID19 s’ajoute, à la crise sociale, sociétale et environnementale existantes.

Nous sommes confinés, pour la plupart d’entre nous, spectateurs impuissants du drame qui se déroule sous nos yeux et reconnaissants à « nos héros » de leur courage quotidien. Cette impuissance peut se traduire pour certains par de la peur, de l’angoisse par l’incapacité à agir. L’écriture, la réflexion partagée sont des moyens pour se projeter dans le monde d’après.

Ainsi, peut-on réfléchir aux modalités collaboratives pour :

  • Contribuer, à limiter les dégâts de la dépression et de l’angoisse générés par l’impuissance d’agir des personnes confinées ?
  • Contribuer à construire les « mesures à appliquer dès la libération du territoire » selon les termes du CNR.

Si la priorité est évidemment de sauver des vies ; nous autres « impuissants du moment », ne pouvons-nous pas jeter les premières réflexions pour une sortie de crise qui, qualifiée de sanitaire, pourrait devenir systémique. Se projeter vers quelque chose de plus grand que nous, sur la base de valeurs partagées dans une perspective du respect des objectifs du développement durable permettrait de donner une vision, une lueur dans un monde qui, sans résistance, s’achemine vers le chaos.